Coaching ou Média-Training?

L’objectif de ce billet n’est pas de proposer une analyse supplémentaire de la prestation télévisuelle de Dominique Strauss-Kahn lors de son interview « vérité » sur TF1; des analyses non-verbales ayant déjà été proposées dans les médias. Mais l’évènement mérite que l’on s’y attarde quand même un court instant.

L’arrière-goût qui nous reste de cet interview c’est ce sentiment d’ultra-préparation et d’artificialité.

Si l’objectif des conseillers de DSK a été d’éviter à celui-ci de faire transparaitre trop d’émotions, alors l’exercice est réussi (il l’est beaucoup moins pour un spécialiste du langage du corps). Mais on peut alors se poser la question de la nécessité à passer devant les caméras pour cela. Si l’objectif était de convaincre les Français et de paraître authentique, alors l’exercice est clairement raté. L’écho de la presse est d’ailleurs unanime: l’exercice est qualifié comme trop bien préparé, trop contrôlé.

À vouloir trop préparer une intervention (soit-elle télévisuelle ou autre), on limite la spontanéité et l’expression des émotions. Affectant, par là-même, la qualité de l’intervention.

À trop vouloir utiliser le catalogue des techniques (pauses, phrases courtes, répétitions – ici excessives – des éléments de langage), on en rate la prestation humaine. Elle est tout le contraire de cet exemple.

Le média-training, tel que pratiqué de nos jours par certains coaches et autres spin-doctors, a des lacunes. Ce n’est pas le contrôle du message qu’il faut entraîner, mais l’authenticité. Et celle-ci ne pourra jamais être artificielle. Comme le mentionne Daniel Murgui-Tomas dans son billet, il faut repenser la préparation aux interviews (en s’aidant également de l’analyse du non-verbal, par exemple). C’est d’autant plus le cas en situation de crise, où l’authenticité jouera un rôle primordial dans la sortie de crise.

1 commentaire

  1. […] un billet précédent,  je mentionnais qu’à trop entraîner une prise de parole, on tuait l’effet de sa […]

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